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BM 168-1 2010

Chatillon-sur-Indre, un château, un palais

Numéro spécial thématique sur le château de Chatillon-sur-Indre

TABLE DES MATIÈRES

ARTICLES

- Histoire du château de Châtillon-sur-Indre, par Jean-Pascal Foucher
- Le donjon de Châtillon-sur-Indre, par Christian Corvisier
- Les tours de flanquements quadrangulaires du château de Châtillon-sur-Indre : archaïsme ou précocité ?, par Pascal Langeuin
- Le palais de Pierre de la Broce à Châtillon-sur-Indre, par Jean-Pascal Foucher
- Les décors peints du logis de Châtillon-sur-Indre, par Christian Davy
- Étude et interprétation des charpentes du château de Châtillon-sur-Indre, par Christophe Perrault et Franck Tournadre

ACTUALITÉ

- Saône-et-Loire. Autun, deux exemples de logis médiévaux, pour ecclésiastiques, bâtis en série (Amélie Béguin)

CHRONIQUE

- Iconographie. Un Beatus illustré découvert à Genève (Y. Christe)
- Architectures judiciaire et religieuse du Moyen Âge en France et en Italie. Des laubiae carolingiennes aux loggias médiévales : mise en scène de la justice en Italie (Jean-Pierre Caillet). — Architecture préromane en Languedoc : Aniane et Psalmodi (André Bonnery). — Un portail roman retrouvé à l’église de Vernassal (Laurence Cabrero-Ravel)
- Demeure seigneuriale, château et palais au Moyen Âge, France et Belgique. Habitations seigneuriales, hiérarchie et société en Belgique au Moyen Âge (Pierre Garrigou Grandchamp). — La tour maîtresse d’Avranches (Jean Mesqui). — Tentative de restitution palatiale à Bordeaux (Pierre Garrigou Grandchamp)
- Architecture urbaine en France et en Belgique du XIIIe au XVIe siècle. Orléans médiéval et renaissance révélé par l’étude des caves et des plafonds (Pierre Garrigou Grandchamp). — Maisons médiévales : vitalité du corpus belge (Pierre Garrigou Grandchamp) Découverte à Leyde : une grande maison patricienne du XV°siècle (Pierre Garrigou Grandchamp)
- Vitrail, décors civils et religieux en France et en Italie, XIIe-XIVe siècle. Vitraux retrouvés de l’ancienne abbatiale de Wissembourg (Uwe Gast). — Décors civils et religieux à Gênes du XIIe au XIVe siècle (Pierre Garrigou Grandchamp)
- Sculpture à la Renaissance. La Bâtie d’Urfé et Montorsoli (Bertrand Jestaz)

BIBLIOGRAPHIE

- Histoire de l’art. Sophie Cassagnes-Brouquet, Louis XI ou le mécénat bien tempéré (J. Noblet)
- Architecture. Mathias Piana (éd.), Burgen und Städte der Kreuzzugszeit (J. Mesqui). — Christian Corvisier, Le château de Coucy et l’enceinte de la ville (J. Mesqui). — Bénédicte Renaud, Riom. Une ville à l’oeuvre. Enquête sur un centre ancien, XIIIe-XXe siècle (Françoise Boudon). — Fernand de Dartein, Les ponts étrangers. Étude sur les ponts en pierre remarquables par leur décoration antérieurs au XIXe siècle (J. Mesqui)
- Sculpture. Fabienne Joubert, La sculpture gothique en France. XIIe-XIIIe siècles (Y. Christe). —Iliana Kasarska, La sculpture de la façade de la cathédrale de Laon. Eschatologie et humanisme (Y. Christe)
- Divers. Karine Boulanger et Michel Hérold (éd.), Le vitrail et les traités du Moyen Âge à nos jours (Marie-Pasquine Subes). — Christian Sapin (dir.), Stucs et décors de la fin de l’Antiquité au Moyen Âge (Ve-XIIe siècles) (Andreas Hartmann-Virnich).............. Livres reçus. Kirk Ambrose, The Nave Sculpture of Vézelay : The Art of Monastic Viewing. —Patrick Demouy (éd.), Les laïcs dans les villes de la France du Nord au XIIe siècle

RÉSUMÉS ANALYTIQUES

Histoire du château de Châtillon-sur-Indre, par Jean-Pascal Foucher

Le château de Châtillon-sur-Indre s’est développé autour d’une motte et d’une demeure qui, selon les sources du XIIe siècle, auraient existé dès le IXe siècle. Passée au XIe siècle sous le contrôle des Plantagenêt qui la fortifient, la place intègre le domaine royal en 1205. Elle est cédée en 1274 à Pierre de la Broce, favori et chambellan de Philippe III, qui édifie une importante résidence avant que ses biens soient confisqués en 1278. Le château devient alors, jusqu’au milieu du XVe siècle, une résidence royale et princière occasionnelle, jusqu’au début du XVIe siècle. Régulièrement engagé à partir de 1473, immeuble de rapport et siège d’administrations, le château est définitivement aliéné au profit de Denis-Jean Amelot de Chaillou en 1745. En 1797, le château est démembré et vendu en une dizaine de lots. D’importantes destructions et transformations se produisent jusqu’aux années 1980, tandis que la commune acquiert peu à peu la quasi-totalité du site.

Le donjon de Chatillon-sur-Indre, par Christian Corvisier

Le bourg castral de Chatillon est dominé par le château proprement dit, de type « à motte et basse-cour », dont le plan a sans doute été fixé dès le XIe siècle. La motte occupe un angle aigu de l’enceinte, à l’est du front sud dans lequel est ménagée la porte principale de l’enceinte castrale, du côté opposé à l’agglomération, face au plateau. Le donjon se décompose en trois sous-ensembles : cette motte très escarpée, la tour maîtresse cylindrique fondée profondément en son centre et l’enceinte de plan arrondi, ou chemise, qui enveloppe la tour. L’ensemble est mal documenté par les sources. La construction de la petite enceinte, probablement vers le milieu du XIIe siècle, paraît avoir précédé celle de la tour pour former un premier état du donjon de plan « annulaire » avec locaux adossés autour d’une cour centrale. La tour, bâtie dans la décennie 1180 sur un modèle alors très en faveur dans le proche comté de Blois, a modifié l’économie de ce donjon. Les deux états successifs de celui-ci sont l’œuvre de l’administration d’Henri II Plantagenêt. Bien que voûtée en partie basse (fait encore rare à l’époque), la tour maîtresse reste assez fruste. Dans la première moitié du XVe siècle, sa salle d’étage a été réaménagée (nouvelle porte à pont-levis remplaçant l’ancienne, cheminée). La tour a ensuite (début XVIe siècle ?) perdu son toit, un couvrement en pierre étant établi à l’intérieur à la place du sol de la salle, pour protéger les reins de la voûte des niveaux inférieurs.

Les tours de flanquements quadrangulaires du château de Châtillon-sur-Indre : archaïsme ou précocité ?, par Pascal Langeuin

L’enceinte du château de Châtillon-sur-Indre conserve, rescapées des destructions du XIXe siècle, deux tours quadrangulaires, planchéiées et non talutées. Celles-ci, défendues par des archères à ébrasement simple, couvertes de linteaux et dénuées de plongée, ne bénéficient d’aucune mention historique ni de l’existence d’une comparaison datée avec certitude. Le caractère atypique des tours de Châtillon-sur-Indre pose donc le problème épineux de leur datation. Sont-elles le fruit précoce, avant 1204, de la politique de fortification développée par Henri II Plantagenêt sur l’ensemble de ses territoires dès les premières années de son règne ou bien pourraient-elles être issues de l’emploi plus tardif d’une formule archaïque qui, en l’occurrence, les placerait en total décalage avec les concepts de l’architecture militaire de leur temps ? Les rapprochements typologiques avec d’autres édifices inscrits dans un même contexte historique incitent à valider la première thèse.

Le palais de Pierre de la Broce à Châtillon-sur-Indre, par Jean-Pascal Foucher

Entre 1274 et 1278, Pierre de la Broce, chambellan et favori de Philippe III le Hardi, fait édifier dans l’enceinte du château de Châtillon un programme palatial à la mesure de son ambition. Le logis principal, dont la façade sur cour et celle tournée vers la vallée sont abondamment ajourées, est flanqué d’une imposante terrasse d’agrément construite en débordement sur l’escarpe. Après la pendaison de Pierre de la Broce en 1278, Philippe III et Philippe IV achèvent la construction de la chapelle. La subdivision du niveau unique originel d’une partie des appartements par Jeanne Raguenel à la fin du XVe siècle donne lieu à la construction d’un escalier rampe sur rampe qui serait le plus ancien exemple conservé en France. Le palais, source d’inspiration directe du logis ducal de Loches, apparaît comme une résidence castrale novatrice dans son rapport au jardin et au paysage. Par sa datation précise et son remarquable état de conservation, l’édifice est un jalon essentiel de l’architecture civile du XIIIe siècle.

Les décors peints du logis de Châtillon-sur-Indre, par Christian Davy

Plusieurs zones de peintures murales ont été repérées dans l’ensemble des pièces du logis du château. Elles sont pour l’instant visibles dans leurs parties supérieures et présentent des états de conservation variés. Plusieurs campagnes de peinture murale y ont été exécutées et toutes appartiennent au répertoire du décor couvrant à bordure héraldique, bien connu au XIIIe et au XIVe siècle. Initiées par Pierre de La Broce et achevées par le roi Philippe III le Hardi, les peintures murales se complètent les unes les autres en unifiant les différents espaces du logis dans une même ambiance colorée et formelle, tout en soulignant leur hiérarchisation par des jeux de motifs végétaux et géométriques. Malgré quelques écus armoriés identifiés, l’organisation et les motivations des commandes de ce vaste armorial, sans doute le plus important réalisé en peinture monumentale à l’époque, restent obscures pour le moment.

Étude et interprétation des charpentes du château de Châtillon-sur-Indre, par Christophe Perrault et Franck Tournadre

L’opportunité d’une campagne d’analyses dendrochronologiques sur les couvertures du château de Châtillon-sur-Indre a permis d’accompagner le renouvellement de son étude et de faire connaître un très bel ensemble de charpentes qui témoigne de l’art et des techniques de charpenterie en vigueur dans le Nord de la France à la fin du XIIIe siècle. Les structures en chêne à chevron-formant-fermes du logis et de la grande salle présentent une morphologie adaptée à la pose d’un lambris aujourd’hui disparu, dont le berceau brisé présentait probablement un décor associé aux peintures murales, participant de la sorte à la recherche de prestige du commanditaire, Pierre de La Broce. Mises en place quelques années seulement après la reprise de Châtillon par le roi Philippe III le Hardi, les charpentes de la chapelle marquent l’achèvement de la construction du château, non sans quelques hésitations et changements de parti comme l’atteste leur examen. En dépit d’une articulation complexe des différentes structures boisées, fruit de campagnes successives, le relevé a permis de distinguer un exemple rare de charpente en appentis élevée à la fin du XIIIe siècle qui, comme dans le reste du château, était complétée par une voûte lambrissée associée à un programme de décors peints. L’étude et la datation des charpentes contribuent à proposer un éclairage nouveau sur la construction et l’évolution de cet édifice royal.

ENGLISH SUMMARIES
(Traduction Patricia Stirnemann)

The history of the château of Châtillon-sur-Indre, by Jean-Pascal Foucher

The château of Châtillon-sur-Indre is organised around a motte and dwelling which, according to twelfth-century sources, existed since the ninth. It was fortified during the eleventh century when it passed under Plantagenet control, and then returned to the royal domain in 1205. It was given in 1274 to Pierre de la Broce, chamberlain and favourite of Philippe III, who built an important residence there, before his possessions were confiscated in 1278. The château then became, until the mid fifteenth century, a royal residence, and occasionally a princely one until the early sixteenth century. Regularly used from 1473 onwards as a counting house and administrative seat, the château was finally given over to Denis-Jean Amelot de Chaillou in 1745. In 1797 the château was dismembered and sold in ten lots. Considerable destruction and transformation took place until the 1980s, while the local community slowly acquired nearly the entire site.

The keep of Châtillon-sur-Indre, by Christian Corvisier

The castle town of Châtillon is dominated by the castle, which is of the « motte and bailey » type, a plan that was probably already established by the eleventh century. The motte occupies an acute angle in the precinct, to the east of the south face where one finds the main door of the castle precinct, on the side opposite from the town and giving onto the plateau. The keep is composed of a very steep mound, a cylindrical main tower sunk deeply in the centre, and a rounded precinct that surrounds the tower. The site is poorly documented in the sources. The construction of the small precinct, probably towards the middle of the twelfth century, seems to have preceded that of the tower, forming in its initial state a keep of annular plan with abutting structures around a central court. The tower, built in the 1180s on a model already favoured in the nearby county of Blois, modified the character of the keep. The two successive states of the keep are the work of the administration of Henry II Plantagenet. Although vaulted in the lower parts (which was still rare at the time), the main tower is rather rustic. In the first half of the fifteenth century the first floor was remodelled (a new draw-bridge entry replacing the former one, ???). The tower later (in the early sixteenth century ?) lost its roof, which was an interior stone covering that was used in place of flooring, in order to protect the springing of the vaults of the lower levels.

The quadrangular towers of the flankers on the château de Châtillon-sur-Indre : archaism or anticipation ? by Pascal Langeuin

The precinct of the château of Châtillon-sur-Indre preserves two quadrangular towers, planked but not battered, that escaped the destructions of the nineteenth century. Defended with arrow-slits with simple splays, covered with lintels and without slope, the towers have no historical mention, nor is there a comparable structure that can be surely dated. The atypical character of the towers at Châtillon-sur-Indre thus poses a thorny problem of dating. Are they the precocious result, before 1204, of Henry II Plantagenet’s policy of fortification throughout his realm during the early years of his reign, or could they be a later use of an archaic formula, which would make them completely out of step with the concepts of military architecture at that time ? The typological comparisons with other buildings in the same historical context suggest that the former analysis is the correct one.

The palace of Pierre de la Broce at Châtillon-sur-Indre, by Jean-Pascal Foucher

Between 1274 and 1278 Pierre de La Broce, chamberlain and favourite of Philippe III le Hardi, built within the precincts of the château of Châtillon a palatial programme commensurate with his ambition. The facades of the main dwelling give onto the court and the valley and have many windows ; a large terrace flanking the building extends over the scarp. After Pierre de la Broce was hanged in 1278, Philippe III and Philippe IV finished the construction of the chapel. At the end of the fifteenth century, the subdivision of a part of the apartments of Jeanne Raguenel, situated on the original single level, made way for the construction of a stairway with ramps and landings, which is the oldest example of its kind in France. The palace, which was the source of inspiration for the ducal dwelling quarters at Loches, is novel as a castle residence in its relation to the garden and the countryside. Its precise dating and remarkable state of conservation make it a pivotal edifice in the civil architecture of the thirteenth century.

The painted decoration of the living quarters at Châtillon-sur-Indre, by Christian Davy

Several zones of wall-paintings have been noted in the living quarters of the château. They are presently visible in their upper parts and are in different states of preservation. The several campaigns of wall-painting all belong to the category of ornamental decoration with a heraldic border, well known in the thirteenth and fourteenth century. Begun by Pierre de la Broce and finished by king Philippe III le Hardi, the wall-paintings complement each other by unifying the different spaces of the dwelling in a formal, coloured ambiance, while underscoring their hierarchy by a play on vegetal and geometric motifs. Although some of the shields have been identified, the organisation and motivation behind this vast armorial, undoubtedly the largest in monumental painting at the time, remain for the moment unclear.

The study and interpretation of the timber-frame ceilings of the château of Châtillon-sur-Indre, by Christophe Perrault and Franck Tournadre

A campaign of dendrochronological analysis of the ceilings of the château of Châtillon-sur-Indre has renewed their study and brought to light a fine array of timber frames that attest to the art and techniques used in northern France in the late thirteenth century. The structure of the oak trussed rafters in the dwelling and great hall present a morphology adapted to the posing of panelling that is no longer present ; the broken barrel vault was probably decorated in association with wall-paintings reflecting the pretentions of the patron, Pierre de la Broce. The timber-frame ceiling of the chapel, erected only a few years after Philippe III le Hardi retook possession of the site, marks the end of construction of the château ; one notes a few hesitations and changes in plan. Despite the complex articulation of the different wood structures, which were erected in successive campaigns, the survey uncovered a rare example of a lean-to roof built at the end of the thirteenth century, which was completed with a panelled vault and painted decoration, as in the rest of the château. The study and dating of the ceilings sheds new light on the construction and evolution of this royal edifice.

ENGLISH SUMMARIES
(Traduction Patricia Stirnemann)

Die Geschichte der Burg von Châtillon-sur-Indre, von Jean-Pascal Foucher

Die Burg von Châtillon-sur-Indre hat sich um eine Turmhügelburg und einen Herrenwohnsitz entwickelt, die, wenn man den Quellen des 12. Jhs. Glauben schenken darf, es schon im 9. Jh. gegeben hat. Im 11. Jh. geriet sie unter die Herrschaft der Plantagenêts, die die Burg befestigten und 1205 wurde sie in die Krondomäne integriert. Phillip III. überließ sie 1274 seinem Günstling und Kämmerer Pierre de la Broce, der eine aufwändige Residenz errichtete, bis seine Güter 1278 konfisziert wurden. Bis Mitte des 15. Jhs. wurde die Burg dann in eine königliche und fürstliche Residenz umgewandelt, die bis in die Mitte des 16. Jhs. gelegentlich genutzt wurde. Seit 1473 war die Burg Renditehaus und Verwaltungssitz, bis sie 1745 Denis-Jean Amelot de Chaillou übertragen wurde. 1797 wurde die Burg in ungefähr zehn Parzellen aufgeteilt und verkauft. Bis in die 1980er Jahre war sie starkem Zerfall und Veränderungen preisgegeben. Seitdem hat die Gemeinde nach und nach die gesamte Anlage käuflich erworben.

Der Bergfried von Châtillon-sur-Indre, von Christian Corvisier

Die Anlage von Châtillon-sur-Indre wird von der eigentlichen Burg beherrscht, einer so genannten Berghügelburg, deren Grundriss sicherlich schon im 11. Jh. festgelegt wurde. Der Hügel liegt im spitzen Winkel der Burgmauer, westlich der Südseite, in der sich das Haupttor der Anlage befindet und zwar auf der dem Ort abgewandten Seite, dem Plateau zugewandt. Der Bergfried besteht aus drei Teilen, dem steilen Hügel, dem in seinem Zentrum tief fundamentierten runden Hauptturm und der im Grundriss gerundeten Mantelmauer, die den Hauptturm umgibt. Schriftliche Quellen sind eher spärlich. Der Turm scheint erst nach der wahrscheinlich um die Mitte des 12. Jhs. gebauten kleinen Ringmauer errichtet worden zu sein und hatte anfangs einen ringförmigen Grundriss, mit verschiedenen an eine Innenhofmauer angelehnten Gebäuden. Der Turm wurde in den 1180er Jahren nach einem damals in der Grafschaft von Blois beliebten Typ errichtet und veränderte die Struktur des Bergfriedes. Unter der Verwaltung von Heinrich II.. Plantagenêt wurde der Turm zweimal verändert. Obwohl der untere Teil gewölbt war – zu dieser Zeit eine Seltenheit, – ist der Bergfried ziemlich plump. In der ersten Hälfte des 15. Jhs. wurde der Raum des Obergeschosses umgestaltet (Erneuerung des Tores mit Zugbrücke, Kamin). In der Folgezeit ging das Dach (Anfang des 16. Jhs. ?) verloren ; deshalb wurde im Inneren der Fußboden des Saales durch eine Steindecke ersetzt, um die darunter gelegenen Gewölberücken zu schützen.

Die quadratischen Flankierungstürme der Burg von Châtillon-sur-Indre – Archaismus oder Frühentwicklung ?, von Pascal Langeuin

Die Burgmauern von Châtillon-sur-Indre besitzen noch zwei von den Zerstörungen des 19. Jhs. verschont gebliebene, verschalte, nicht geböschte, quadratische Türme mit einfachen, von einem Sturz bekrönten Bogenscharten, deren Sohlen nicht abgeschrägt sind. Es gibt keine historischen Notizen darüber ; man kennt auch keine vergleichbaren Turmbauten, deren Datierung historisch gesichert wäre. Diese untypischen Türme von Châtillon konfrontieren die Forschung mit dem heiklen Problem der Datierung. Sind sie das frühe Ergebnis – vor 1204 - der Befestigungspolitik von Heinrich II., von Platagenêt, die dieser in den ersten Jahren seiner Herrschaft in allen seinen Territorien praktizierte, oder könnten sie auf eine späte Anwendung einer archaischen Form zurückgehen und würden sie in diesem Fall von den damaligen Konzeptionen der Militärarchitektur völlig abweichen ? Typologische Vergleiche mit anderen, im selben historischen Zusammenhang stehenden Bauten lassen eher die erste These plausibel erscheinen.

Der Palas des Pierre de la Broce in Châtillon-sur-Indre, von Jean-Pascal Foucher

Von 1274 bis 1278 ließ Pierre de la Broce, Kämmerer und Günstling Philipps III., des Kühnen innerhalb der Mauern der Burg von Châtillon einen Palas errichten, der seinen Ambitionen entsprechen sollte. Vor dem Hauptgebäude, dessen Fassade zum Hof und die zum Tal mit zahlreichen Fensteröffnungen versehen wurden, befindet sich eine imposante Schmuckterrasse, die über die Eskarpe hinausragend angelegt wurde. Nachdem Pierre de la Broce 1278 durch den Strang hingerichtet worden war, vollendeten Philipp III. und Philipp IV. die Burgkapelle. Ende des 15. Jhs. unterteilte Jeanne Raguenel das ursprünglich gleiche Niveau eines Teils der Appartements und ließ eine gegenläufige Treppe einbauen, die das erste Beispiel dieses Typs in Frankreich sein soll. Der Palas, der auch den Grafensitz von Loches inspiriert hat, stellt eine aufgrund seines Bezuges zu Garten und Landschaft innovative Burgenresidenz dar. Ihre genaue Datierung und ihr bemerkenswert guter Erhaltungszustand machen das Gebäude zu einem wichtigen Meilenstein der profanen Architektur des 13. Jhs.

Die Wandmalereien im Wohnraum der Burg von Châtillon-sur-Indre, von Christian Davy

In den Räumen der Burg wurden mehrere mit Malereien bedeckte Wandflächen aufgefunden. Zur Zeit sind nur die oberen Streifen sichtbar, wobei ihr Erhaltungszustand unterschiedlich ist. Die Wandmalereien wurden in verschiedenen Zeiträumen ausgeführt ; gehören jedoch ausnahmslos zum Repertoire des im 13. und 14. Jh. beliebten Wanddekors mit heraldischen Bordüren. Die Malereien wurden von Pierre de la Broce in Auftrag gegeben ; König Philipp III. der Kühne ließ sie vollenden. Sie ergänzen sich untereinander und fassen die verschiedenen Räume der Burg zu einer farblich stimmungsvollen, einheitlichen Form zusammen. Ein Spiel von pflanzlichen und geometrischen Motiven unterstreicht dabei die ihnen innenwohnende Hierarchie. Obwohl einige Wappenschilder identifiziert werden konnten, bleiben Organisation und Motivation des umfangreichen und zweifellos bedeutendsten monumentalen Wappenmalereiensembles, das in jenem Zeitraum geschaffen wurde, derzeit weitgehend im Dunkeln.

Der Dachstuhl der Burg von Châtillon-sur-Indre – Untersuchung und Interpretation, von Christophe Perrault und Franck Tournadre

Die Durchführung einer dendrochronologischen Analyse der Dächer der Burg von Châtillon-sur-Indre bot Gelegenheit, den Dachstuhl erneut zu untersuchen und ein sehr schönes Gebälk vorzustellen, das von Kunst und Technik des Dachbaus im 13. Jh. in Nordfrankreich zeugt. Das offene Sparrendach mit liegendem Stuhl über dem großen Saal hat eine Morphologie, die sich dazu eignete, an der Unterseite des Dachwerks eine heute verschwundene Vertäfelung anzubringen. Die Unterseite präsentierte sich in der Form einer Spitztonne, deren Dekor wahrscheinlich auf die Wandmalereien bezogen war, und damit zu den Ambitionen und dem Wunsch nach Prestige des Auftraggebers Pierre de la Broce beitrug. Nur wenige Jahre nach der Übernahme der Burg von Châtillon durch Philipp III., den Kühnen, war die Burg mit dem Dachwerk der Kapelle vollendet ; die Untersuchungen haben gezeigt, dass man dabei manchmal zögernd zu Werke gegangen ist und dass es Planänderungen gegeben hat. Obwohl die verschiedenen Holzkonstruktionen aufgrund der sukzessiven Bauperioden eine große Komplexität aufweisen, ermöglichte die Bauaufnahme ein seltenes Beispiel eines Ende des 13. Jhs. errichteten Pultdachwerks zu identifizieren, das, wie auch in den anderen Teilen der Burg durch ein vertäfeltes Gewölbe ergänzt wurde, das einen Bezug zu dem Programm Wandmalereien besaß. Die Untersuchung sowie die Datierung des Dachwerks tragen dazu bei, Bau und Entwicklung der königlichen Burg neu zu beleuchten.

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