BM 178-2 2020

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Bulletin monumental, t. 178-2 ISBN : 978-2-901837-83-1
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Bulletin monumental 178-2 : Sommaire

Articles

- De la Romania à Fleury. Le pavement de marbre en opus sectile du chœur de Saint-Benoît-sur-Loire, par Maddalena Vaccaro

- Les hôtels gothiques nantais, par Lény Charrier

- L’autre château du Roi-Soleil : les grands travaux de Jules Hardouin-Mansart à Saint-Germain-en-Laye, par Étienne Faisant

Mélanges

- Charles Percier et l’Italie : à propos de deux publications récentes, par Antonio Brucculeri

Actualité

Bretagne – Normandie. À propos de quelques découvertes récentes. Le «  foyer ouvert  » a-t-il existé en France  ? (Gwyn Meirion-Jones)

Gironde. Eysines. Église Saint-Martin : Vierge à l’Enfant (Laurence Cabrero-Ravel)

Sarthe. Le Mans. Cathédrale Saint-Julien, nouvelles découvertes autour du chevet (Stéphane Augry et Bénédicte Fillion-Braguet)

Chronique

Moyen Âge, Orfèvrerie. Le corpus des «  Christ à la tunique  » revisité (Élisabeth Antoine-König)

Stalles et lambris, XVe-XVIe siècle. Bruges, cathédrale Saint-Sauveur : Nouvelle approche de la datation des stalles (Florence Piat). — Les lambris de la chapelle d’Écouen (Val d’Oise) à la lumière des restaurations du XIXe siècle (Flaminia Bardati)

Vitraux, XIXe-XXe siècle. Louis Léglise : redécouverte d’un peintre-verrier, collaborateur régulier d’Henri-Marcel Magne (Auriane Gotrand)

Notre-Dame de Paris. Textes littéraires médiévaux. «  Comment décrivait-on Notre-Dame de Paris au Moyen Âge  ? » (Dominique Hervier)

Architecture à Paris, XIXe-XXe siècle. La rue de Rivoli, une naissance difficile (Paris) [Françoise Hamon]

Bibliographie

Histoire de l’art. Jean-Marie Pérouse de Montclos, Monastères et couvents. L’art des religieux pendant l’Ancien Régime (Christine Gouzi). — Véronique Meyer et Marie-Luce Pujalte-Fraysse (dir.), La famille d’Argenson et les arts (Janine Barrier)

Histoire des villes. Eduard Mühle (hg.), Breslau und Krakau im Hoch-und Spätmittelalter. Stadtgestalt - Wohnraum - Lebensstil (Pierre Garrigou Grandchamp). — Bastien Lefebvre, La formation d’un tissu urbain à Tours. De l’amphithéâtre antique au quartier canonial (Pierre Garrigou Grandchamp). — Pierre Pinon, Le mythe Haussmann (Françoise Hamon)

Peinture. Holger jacob-Friesen (dir.), Hans Baldung Grien, sacré – profane ; Hans Baldung Grien, heilig – unheilig ; Holger jacob-Friesen et Oliver jehle (dir.), Hans Baldung Grien. Neue Perspektiven auf sein Werk (Christian Heck). —Guennola Thivolle, La Peinture en Bourbonnais du XVIe au XVIIIe siècle (Christine Gouzi)

Résumés analytiques

De la Romania à Fleury. Le pavement de marbre en opus sectile du chœur de Saint-Benoît-sur-Loire, par Maddalena Vaccaro

L’abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire (Fleury) conserve un trésor unique en France : un pavement de marbre en opus sectile dont les sources disent que l’abbé Gauzlin le fit venir de Romania (c’est-à-dire de la région de Ravenne) au début du xie siècle. Le pavement ne nous est pas parvenu dans son état d’origine : il a été déposé et remis en place lors de la construction du chevet actuel, consacré en 1108, puis remanié au début du XVIe siècle par le cardinal Duprat, réorganisé au XVIIe siècle lors du réaménagement du sanctuaire et, enfin, remis à son niveau de 1108 après les fouilles de 1958-1959. Celles-ci ont amené la découverte de la chape de mortier du début du XIe siècle qui conservait suffisamment d’empreintes du pavement pour que sa composition d’ensemble puisse être restituée. Il occupait toute la surface du sanctuaire de l’an mil et était constitué de panneaux organisés en tapis autour de l’autel et dessinant une grande croix à la croisée du transept, là où les reliques de saint Benoît avaient été déposées lors de leur arrivée à Fleury à la fin du VIIe siècle. Au début du XIe siècle, elles étaient exposées dans le sanctuaire : le pavement de marbre sur lequel la châsse était placée contribuait ainsi à la glorification du saint. Il est probable que c’est lors du voyage qu’il fit à Rome en 1012 que Gauzlin découvrit la beauté de ce type de pavement en marbres de couleur. On ignore dans quel monument les matériaux de l’opus sectile de Saint-Benoît-sur-Loire furent prélevés. Si certains motifs renvoient à des traditions artistiques récurrentes en Italie du Nord depuis l’Antiquité tardive, il est évident que les éléments furent réorganisés à leur arrivée à Fleury en fonction de la topographie du sanctuaire et de la mise en scène des reliques de saint Benoît. Ce pavement de marbre fait de spolia antiques visait à une exaltation de la Romanitas, au même titre qu’une autre réalisation grandiose de l’abbé Gauzlin : la tour-porche qui s’élève à l’entrée de l’abbatiale.

Mots-clefs : Fleury, Saint-Benoît-sur-Loire, Romania, Ravenne, Rome, Gauzlin, marbre, opus sectile, pavement, mosaïque.

Les hôtels gothiques nantais, par Lény Charrier

Cet article condense les résultats obtenus lors de notre thèse de doctorat sur les hôtels particuliers de Nantes à la fin du Moyen Âge. Il met en avant l’implantation du duc et de sa cour à Nantes de manière pérenne et dont la présence a favorisé l’émergence d’une architecture édilitaire. Partant de ce constat, il montre les relations de ces dignitaires avec le pouvoir ducal puis avec l’autorité royale. Cet article analyse également les caractéristiques architecturales de ces hôtels et le mode de vie de leurs habitants afin de définir ce qu’est un hôtel nantais. Enfin, par l’intermédiaire de leur typologie et de leur décor, il montre les influences qui les unissent en faisant ressortir leurs traits communs et leurs particularismes tout en les mettant en perspective avec les édifices bretons et ceux du Val de Loire. Cela dans le but de faire valoir les mécanismes qui ont, semble-t-il, permis à Nantes d’être la première place du duché, offrant ainsi au duc la possibilité de rivaliser avec le roi de France.

Mots-clefs : Bretagne, Nantes, art, architecture, hôtels, XVe siècle

L’autre château du Roi-Soleil : les grands travaux de Jules Hardouin-Mansart à Saint-Germain-en-Laye, par Étienne Faisant

Ayant fait à partir de 1666 du château de Saint-Germain-en-Laye sa principale demeure, Louis XIV y vécut pendant quinze ans sans juger utile de faire sensiblement remanier cette ancienne résidence de la Couronne bâtie pour François Ier. En 1681, pourtant, il se décida à la faire agrandir et chargea Jules Hardouin-Mansart d’y ajouter de gros pavillons. Le projet initial fut rapidement revu et amplifié, afin de donner à l’édifice une apparence régulière à l’extérieur et d’en rendre l’accès plus aisé et plus monumental. Achevée en 1685, cette grande entreprise fut encore complétée deux ans plus tard, décision ayant alors été prise d’élever un nouveau bâtiment destiné au logement de nombreux courtisans. L’ampleur de ces travaux pourrait surprendre, puisqu’il est couramment admis que Louis XIV avait alors décidé de faire de Versailles sa résidence permanente. Divers documents et témoignages contemporains contredisent toutefois cette idée et attestent que, en 1687 encore, le roi entendait revenir habiter à Saint-Germain-en-Laye et avait donc toujours l’intention de vivre alternativement dans ses deux demeures préférées, et que ce fut l’arrivée en 1689 de son cousin germain Jacques II d’Angleterre qui l’amena à abandonner ce projet.

Mots-clefs : Louis XIV, Jules Hardouin-Mansart, Saint-Germain-en-Laye, Résidences royales, Versailles.

English Summaries

(Traduction de Patricia Stirnemann)

From Romania to Fleury. The marble pavement in opus sectile in the choir of Saint-Benoît-sur-Loire, by Maddalena Vaccaro

The abbey church of Saint-Benoît-sur-Loire (Fleury) preserves a unique treasure in France : a marble pavement in opus sectile which, according to sources, Abbot Gauzlin had sent from Romania, in other words the region of Ravenna, in the early eleventh century. The pavement has not come down to us in its original state. It was removed and then put back in place during the construction of the east end, consecrated in 1108, then re-laid in the early sixteenth century by Cardinal Duprat, reorganized in the seventeenth century during the refitting of the sanctuary and finally, after the excavations of 1958-1959, put back where it was in 1108. The excavations uncovered the early eleventh-century mortar, which preserved imprints of the pavement that were sufficient to reconstruct the original composition. It took up the whole surface of the sanctuary of the year 1000 and was formed of panels organized like a carpet around the altar and figuring a large cross at the intersection of the transept, where the relics of Saint Benedict had been placed when they arrived at Fleury in the late eighth century. In the early eleventh century they were displayed in the sanctuary. The marble pavement on which the reliquary was placed served to enhance the glorification of the saint. It was probably during the trip to Rome that Gauzlin made in 1012 that he discovered the beauty of this type of pavement in colored marbles. The monument from which the opus sectile of Saint-Benoît-sur-Loire were taken is not known. If certain motifs belong to artistic traditions recurring in northern Italy since Late Antiquity, it is evident that the elements were reorganized when they arrived at Fleury and adapted to the topography of the sanctuary and the mise en scène of the relics of Saint Benedict. This marble pavement made of ancient spolia exalted Romanitas, in the same fashion as did another grandiose creation of Abbot Gauzlin, the tower-porch over the entrance to the abbey church.

Keywords : Fleury, Saint-Benoît-sur-Loire, Romania, Ravenna, Rome, Gauzlin, marble, opus sectile, pavement, mosaic.

Gothic mansions in Nantes, by Lény Charrier

The article gives a summary of our doctoral thesis on the private town houses in Nantes at the end of the Middle Ages. It highlights the establishment of the duke and his court in Nantes, which stimulated the emergence of a civic architecture. Moving on from there, it sketches the relations of the local dignitaries with the ducal power, and then with royal authority. The article also analyzes the architectural characteristics of these mansions and the life-style of their inhabitants in order to define what a Nantes mansion is. Through a typology of the buildings and their decoration, one can isolate the influences that unite them, bringing out their common traits and their particularities, while situating them in a perspective with Breton buildings and those of the Loire Valley. The overall objective is to distinguish the mechanisms that seem to have given Nantes a premier position in the duchy, thus offering the duke the possibility of a standing that rivalled the King of France.

Keywords : Brittany, Nantes, art, architecture, mansions, 15th century.

The other château of the Sun King : the great works of Jules Hardouin-Mansart in Saint-Germain-en-Laye, by Étienne Faisant

Having made the château of Saint-Germain-en-Laye his principal dwelling in 1666, Louis XIV lived there for fifteen years without finding it necessary to change appreciably the ancient royal residence built for Francis I. In 1681, however, he decided to enlarge it and ordered Jules Hardouin-Mansart to add large pavilions. The initial project was rapidly reassessed and enlarged in order to unify the external appearance and make access easier and more monumental. Finished in 1685, that great enterprise was complemented two years later by the decision to build a new edifice for lodging many courtiers. The scope of these works is somewhat surprising, because it is widely thought that at the same time Louis XIV had decided to make Versailles his permanent residence. Various documents and contemporary sources contradict this idea and show that in 1687 the king still intended to return and live in Saint-Germain-en-Laye and had thus always meant to live alternately in his two preferred châteaux. It was the arrival in 1689 of his second cousin, James II of England, that led him to abandon this project.

Keywords : Louis XIV, Jules Hardouin-Mansart, Saint-Germain-en-Laye, royal residences,Versailles.

Deutsche Zusammenfassung

Traduction de Pierre Steimer

Von der Romagna nach Fleury. Der opus sectile-Marmorfußboden im Chor von Saint-Benoît-sur-Loire, von Maddalena Vaccaro

Die Abteikirche von Saint-Benoît-sur-Loire (Fleury) besitzt einen in Frankreich einzigartigen Schatz : einen in opus sectile-Technik ausgeführten Marmorfußboden, der den Schriftquellen nach von Abt Gauzelin zu Beginn des 11. Jhs. aus der Romagna (das heißt aus der Gegend um Ravenna) herbeigeschafft wurde. Der Fußboden ist nicht in seinem Originalzustand erhalten : Er wurde abgetragen und dann, im Bauverlauf des heutigen, im Jahre 1108 geweihten Chorhauptes neu verlegt. Anfang des 16. Jhs. nahm Kardinal Duprat Veränderungen vor ; im 17. Jh. wurde er im Zuge der Neugestaltung des Sanktuariums umgeformt und nach einer Grabungskampagne der Jahre 1958-1959 erhielt er schließlich wieder seine Gestalt von 1108. Bei den Grabungen wurde der Mörtelestrich aus dem beginnenden 11. Jh. entdeckt, der genügend Abdrücke von Bodenplatten aufwies, sodass die Gesamtstruktur des Fußbodens wiederhergestellt werden konnte. Dieser bedeckte die gesamte Oberfläche des Sanktuariums des Jahres 1000 und bestand aus Feldern, die um den Altar herum Teppiche bildeten und in der Vierung ein großes Kreuz formten, an der Stelle, an der die Reliquien des heiligen Benedikt bei ihrer Ankunft in Fleury Ende des 7. Jhs. aufgestellt worden waren. Anfang des 11. Jhs. wurden die Gebeine im Sanktuarium ausgestellt. Der Marmorfußboden, auf dem der Reliquienschrein stand, trug auf diese Weise zur Glorie des Heiligen bei. Wahrscheinlich entdeckte Gauzelin auf seiner Romreise im Jahre 1012 die Schönheit farbiger Marmorböden. Aus welchem Gebäude die Bestandteile des Opus sectile von Saint-Benoît-sur-Loire stammen, entzieht sich unserer Kenntnis. Verweisen bestimmte Motive auf in Norditalien verbreitete spätantike Kunsttraditionen, so wurden die Bodenbestandteile in Fleury aufgrund der Topographie des Chorraumes und der Inszenierung der Reliquien des heiligen Benedikt in neuer Zusammenstellung verlegt. Die antike Spolie des Marmorfußbodens zielte auf eine Exaltation der romanitas, vergleichbar mit jenem anderen großartigen Werk des Abtes Gauzelin, nämlich dem Torturm am Eingang der Abteikirche.

Schlagwörter : Fleury, Saint-Benoît-sur-Loire, Romagna, Ravenna, Rom, Gauzelin, Marmor, Opus sectile, Fußboden, Mosaik.

Die gotischen Stadtpaläste von Nantes, von Lény Charrier

Der vorliegende Artikel fasst die Ergebnisse unserer Doktorarbeit über die Stadtpaläste in Nantes am Ende des Mittelalters zusammen. Entscheidend war, dass der Herzog und sein Hof Nantes zum ständigen Wohnsitz gewählt hatten und dass durch diese Präsenz eine neue stadthoheitliche Architektur entstand. Ausgehend von dieser Feststellung werden die Beziehungen der städtischen Würdenträger zur herzoglichen Autorität und weiter zur königlichen Herrschaft aufgezeigt. Auch werden architektonische Eigenarten dieser Residenzen analysiert, sowie die Lebensgewohnheiten ihrer Bewohner, um so eine Nanteser Stadtresidenz zu definieren. All diese Einflüsse verbinden sich in Typologie und Schmuck dieser Architektur, die Eigenarten und Gemeinsamkeiten gleichermaßen betont. Gleichzeitig wird sie mit Bauten der Bretagne und des Loiretals in Beziehung gesetzt. Ziel ist es, die Mechanismen aufzuzeigen, die, so scheint es, Nantes zum Zentrum des Herzogtums gemacht haben und die dem Herzog die Möglichkeit eröffneten, mit dem französischen König in Konkurrenz zu treten.

Schlagwörter : Die Bretagne, Nantes, Kunst, Architektur, Stadtpaläste, 15. Jh.

Das andere Schloss des Sonnenkönigs : Das Großbauvorhaben von Jules Hardouin-Mansart in Saint-Germain-en-Laye, von Étienne Faisant

Nachdem Ludwig XIV. 1666 das Schloss von Saint-Germain-en-Laye zu seinem Hauptwohnsitz gemacht hatte, lebte er dort fünfzehn Jahre lang. Er hielt es zunächst jedoch nicht für nützlich, die alte für Franz I. errichtete königliche Residenz umzuwandeln. Gleichwohl entschied er 1681, das Schloss zu vergrößern und beauftragte Jules Hardouin-Mansart, es um zwei große Pavillons zu erweitern. Das ursprüngliche Projekt wurde rasch überarbeitet und erweitert, um den Außenbau regelmäßiger und den Zugang bequemer und monumentaler zu gestalten. Nach Vollendung des umfangreichen Projektes im Jahre 1685 wurde zwei Jahre später beschlossen, ein weiteres Gebäude hinzuzufügen, das den zahlreichen Höflingen als Wohnung dienen sollte. Die Dimension dieser Baustelle könnte überraschen, weil gemeinhin angenommen wird, dass Ludwig XIV. zur selben Zeit beschlossen hatte, Versailles zu seinem ständigen Wohnsitz zu machen. Diverse zeitgenössische Dokumente und Zeugenaussagen widersprechen allerdings dieser Meinung und belegen, dass noch im Jahre 1687 der König nach Saint-Germain-en-Laye zurückzukehren gedachte und also immer noch beabsichtigte, abwechselnd in seinen beiden Lieblingsresidenzen zu wohnen und dass Jakob II. von England, sein Vetter väterlicherseits, ihn bei seiner Ankunft 1689 bewog, von dieser Absicht Abstand zu nehmen.

Schlagwörter : Ludwig XIV., Jules Hardouin-Mansart, Saint-Germain-en-Laye, königliche Residenz, Versailles.

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